BONZAÏ - Il n'est jamais trop tard !
Une fois n'est pas coutume, je vous propose aujourd'hui, un conseil lecture.
Pas un guide de parentalité, non, plutôt un roman. J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire, et j'espère que tel sera votre cas. Un roman, ça peut parfois dire la même chose qu'un guide, mais tellement plus joliement. Les mots coulent, nous font plonger dans l'histoire, et nous emmènent doucement sur le chemin des personnages.
Le titre de l'article, c'est un jeu de mots avec mon univers végétal, en réalité, le livre écrit par Sorj Chalandon, est intitulé
LE PETIT BONZI
Bonzi, c'est l'ami de Jacques Rougeron, un petit garçon de 12 ans, dans le Lyon de 1964.
Jacques Rougeron bégaye, les mots se coincent dans sa bouche, butent sur ses lèvres, commencent à sortir, puis s'évanouissent dans la honte et les moqueries.
En passant devant une herboristerie, Jacques et Bonzi décident de trouver l'herbe pour le guerir...
Mais chercher l'herbe qui le guérira, fera faire des détours à Jacques sur le chemin de l'école. Un soir, son père l'accueillera ainsi :
"-Tu étais où ? crie papa Rougeron. Il arrive à la porte. Il a une main levée. Jacques avance ses bras. Il protège sa tête? Il ne fait rien, ne dit rien, ne pense à rien. Il attend. Il connaît tout d'après. Il sait tellement. Claques, coups, poings. Il va pleurer, il va tordre la bouche, il fera des bulles de morve. Il sera encore plus petit, encore plus tassé, encore plus vilain. Il attendra comme il attend le trolley place Bellecour. Il va attendre que les cris cessent, que la violence se lasse, qu'elle se fatigue, qu'elle s'épuise et puis meure. Il va attendre que tout s'arrête (...) -Va dans ta chambre, dira son père après. Et il ira, sans manger. Il se couchera. Il sera épuisé de tout. Il sentira encore les coups sur sa peau, leur chaleur tremblée, leurs traces qui palpitent, il aura le sang aux tempes, les yeux qui cognent, le brutal aux oreilles. Il attendra que tout soit silence jusqu'au fond de ses draps."
Ensuite, les choses se compliqueront, avec ses camarades de classe, avec son maître, avec le directeur. Jacques découvrira le mensonge, le pouvoir qu'il lui donne, mais aussi l'inextricable sac de noeuds dans lequel il l'enferme. L'issue dramatique de cette quète désespérée de guérison, aura cependant le mérite de rapprocher le père et le fils :
"Samedi, papa Rougeron est entré dans la chambre de son fils. Il souriait. A la main, il tenait son cahier de cuir rouge grand ouvert (...) -Fais moi une petite place a dit papa Rougeron. Il s'est assis à côté de son fils. Il a posé son cahier sur ses cuisses pour lui montrer la page qu'il venait de finir. -Ca m'a pris du temps, mais j'ai eu leurs photos, a dit papa Rougeron. (...) Il avait glissé le cahier de ses genoux à ceux de Jaqcues. Avec son doigt de plâtrier, il suivait ligne à ligne en lisant à voix d'homme. -Alors? Tu le trouves comment ? -Bbbeau. -Beau, mais il manque quelque chose, et c'est pour ça que je suis venu te voir. Papa Rougeron a pris la main de son fils dans la sienne. -Depuis mon accident, il me manque ton application. Ton application, ta minutie. Ce que toi tu sais encore faire sans trembler. Papa Rougeron était assis sur le petit lit. Le père, le fils, presque peau à peau, avec le grand cahier ouvert."
Je vous laisse découvrir toute l'intrigue, entre ces deux scènes. Vous y parcourerez les rues de Lyon, 10 ans après guerre et y ferez connaissance avec un maître d'école très attachant, une tendre maman, et une multitude de camarades de classe, pas toujours si moqueurs.
BONNE LECTURE
Le petit Bonzi de Sorj Chalandon, Grasset
J'ai très envie de croire au pardon, à la résilience. Le chemin à parcourir tant pour le parent que pour l'enfant peut être rocailleux, mais il n'est jamais trop tard, jamais trop tard pour l'amour.
....que je sème l'amour
Après toutes ces horreurs à Paris, voilà ce que j'ai envie de partager !
Là où il y a la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.
....extrait de la prière de Saint François
Est ce que sur deux plantes au soleil il n'y en a pas toujours une dont l'ombre gène l'autre ? (2)
Est ce que vous avez pu prendre le temps d'écouter ce qu'il se passe en vos enfants lorsqu'ils se chamaillent ?
Ont-il formulé leurs besoins ?
Est ce que sur deux plantes au soleil il n'y en a pas toujours une dont l'ombre gène l'autre ? (1)
Ou comment évoquer les jalousies, les rivalités au sein d'une fratrie...
Ou comment aborder l'ombre qu'un enfant porte à un autre...
Ou comment parler de frères et soeurs qui grandissent sous le soleil (l'amour) de leurs parents...
Bref, un titre à rallonge, inspiré de mes anciennes lectures*
* Lorenzaccio de Musset
Silence........ On Pousse........
Ça y est, les ateliers Faber et Mazlish sont en route.
Deux groupes sont constitués et se réunissent dans la structure "JEUX D'ENFANTS" au Havre. Les premiers échanges ont été riches, chacun partageant ses expériences, ses envies, ses doutes. Chacun s'est mis sur son propre chemin vers une communication plus sereine avec les enfants.
C'est amusant, les ateliers s'appellent "parler pour que les enfants écoutent", et lors de la première séance, nous avons surtout abordé la notion d' "écouter pour que les enfants parlent"....
Nous nous sommes rendus compte que nous parlions bien souvent, TROP.
Nous expliquons, conseillons, détaillons, nous répétons, rabâchons, bavardons... Nous causons sans cesse, nous plaquons nos raisonnements sur nos enfants.... bref nous leur coupons un peu les ailes .... et beaucoup la parole.
Imaginez le jardinier, parlemente t'il avec ses fleurs ?
Pensez au cinéaste, bavarde t'il lorsqu'on tourne ?
Faire silence, c'est se laisser le temps d'écouter les enfants, c'est leur donner la parole, et leur laisser la possibilité de partager ce qu'ils ont au fond du coeur.
Les écouter, c'est faire taire nos murmures intérieurs pour entendre leurs histoires et accueillir leurs émotions.
C'est considérer leurs expériences, leurs paroles comme étant valables, dignes d'intérêt.
C'est accepter qui'ls aient un avis, peut être différent du notre, mais un avis bien réel.
C'est tenir compte de leurs ressentis, c'est faire confiance à leurs ressources internes pour trouver leurs propres solutions.
J'ai choisi pour illustrer ce billet la photo d'une jacinthe sous la neige, et celle du réveil des crocus à la montagne. Dans le silence et le froid de l'hiver, ces bulbes ont su puiser dans leurs réserves pour sortir de terre, grandir et déployer leurs magnifiques pétales. Ils ont tiré parti des jours ensoleillés et ont fleuri loin de nos murmures et babillages.
Le soleil de nos enfants c'est notre amour; mais aussi notre confiance, notre accueil de leurs lumières et de leurs ombres. En notre présence, parfois en silence, ils puisent l'estime d'eux mêmes pour pouvoir croquer dans la vie.
Maintenant CHUUUTTTT, je me tais et je vous écoute.
Que pensez vous de tout ceci ? Parlez vous un peu trop ? Prenez vous le temps d'écouter grandir les enfants ? Comment faites vous ?
LIBERTE
En ce début d'année,
après quelques semaines d'absence, des événements tragiques et le lancement des ateliers "parler pour que les enfants écoutent" au Havre, je vous offre un peu de poésie et d'évasion....
Les photos ont été prises sur L'îlot Larégnère, au large de la Nouvelle Calédonie, en Décembre 2014.
Bientôt des ateliers Faber et Mazlish sur le Havre
Les ateliers Faber et Mazlish, vous connaissez ?
On les appelle aussi ateliers "PARLER POUR QUE LES ENFANTS ECOUTENT, ECOUTER POUR QUE LES ENFANTS PARLENT"
Derrière ce titre à rallonge se cachent des ateliers à destination des parents et des adultes au contact d'enfants. Ces ateliers ont pour objectif de proposer des méthodes de communication parents / enfants qui permettent à chacun de se sentir respecté dans ses besoins et ses choix.
Constatez vous que les relations avec les enfants sont parfois douloureuses ? pour vous ? pour eux ?
Vous êtes vous déjà retrouvé à bout de nerfs quand bien même vous avez fait le choix de prendre soin des enfants ?
Constatez vous que vous "démarrez parfois au quart de tour", par habitude, par méconnaissance, sans comprendre les réflexes qui se mettent en route ?
Pensez vous que les enfants se développent mieux dans une atmosphère paisible ? (voir à ce sujet élagage")
S'il vous arrive de répondre oui, vous serez peut être intéressés d'apprendre dans ces ateliers :
Comment accueillir les sentiments des enfants.
Comment exprimer votre colère sans blesser.
Comment mettre des limites fermes tout en maintenant un climat d'ouverture.
Comment utiliser des alternatives à la punition, aux menaces au chantage.
Comment résoudre les conflits familiaux dans une atmosphère de calme.
Comment susciter le désir de coopérer chez les enfants.
Lors des ateliers vous vous entraînerez à utiliser quelques techniques de communication et vous pourrez choisir celles qui vous conviennent le mieux. Celles qui correspondent à votre famille, à votre profession, au contexte dans lequel vous vous trouvez ici et maintenant.
... Bref, si ces sujets vous intéressent, si vous avez envie d'en savoir plus, si vous voulez connaitre les modalités d'inscription, ou pour toute autre question, nous vous invitons à une soirée présentation des ateliers. Cette soirée est entièrement gratuite, elle aura lieu le jeudi 15 Janvier 2015 à 19h30 dans les locaux de la structure Jeux d'Enfants et de la minicrèche La Marelle au 23 rue Edouard Herriot. Nous vous demandons de vous inscrire préalablement afin que nous prévoyions le nombre de places assises adéquates.
Inscriptions par mail : graines2parents@sfr.fr
Pour finir, un petit mot sur les auteurs :
Adele FABER et Elaine MAZLISH disent que les ateliers s'adressent ceux qui se sont déjà dit un jour : "il doit y avoir une mailleure façon"... Une meilleure façon de communiquer, de parler, d'écouter, de comprendre les enfants.... Une meilleure façon de les regarder, de se tenir auprès d'eux, de vivre à leur contact.
Elles sont originaires de Long Island aux Etats Unis et leurs livres publiés depuis 1974 ont fait l'objet de nombreuses traductions et rééditions. En France ils sont disponibles depuis 1994. Il en est de même pour les ateliers.